Eau tissée·Rivière de laine

Un partage des eaux … Savonnières entre Cher et Loire

J’aime beaucoup ce nom de collection chez Actes Sud intitulé « Un endroit où aller »…Savonnières fait partie de ceux là. Il y en a d’innombrables. Fin d’été 2021 : il me faut enfin revoir la Loire. Et puis il y a La Prairie -Zone Sensible. Je cherche où dormir, quartiers modernes ou historiques de Tours ? Mais, de là, voyons nous la Loire ? Le nom de Savonnières un peu à l’écart sur la carte, attire mon attention. Sur le chemin de mon eau-dyssée des lavoirs, le savon porte haut son blason. Substance de mélange main, eau, tissu. Glissement. Décrassage. Parfum.

Je lis : Savonnières : Au cours du 1er siècle de notre ère les Romains choisirent le site, située sur la voie romaine reliant Caesarodunum (Tours) à Caino (Chinon), pour y construire un moulin à savon. D’où le nom de Saponaria

site : http://www.savonnieres.fr/decouverte-de-savonnieres/histoire/

La route pour se rendre à Savonnières depuis Tours est un voyage : cultures vivrières et vues entre fleuve et rivière, rives et rêves en point d’horizon, et puis surtout : arriver par la rue du Port. Univers familier d’un lieu-port disparu… enfin presque : il subsiste la présence touristique-patrimoniale de bateaux à fond plat dont les piautres tissent le fil de l’eau , dévidoir et déversoir.

Et puis poursuivre au point de jonction des rives, là, au lieu de rendez-vous des eaux , suivre les lignes, points de passages, ouvrir les livres…

« Moi fils du fleuve pourtant, m’étais-je jamais autant imprégné de ce qui émanait d’un cours d’eau ? M’étais-je jamais lassé de l’émotion paisible qui montait en moi lorsque je perdais mes pas le long des levées, là où le Cher venait mêler ses eaux à la Loire, là où l’Indre, plus féminine encore cédait à l’attraction du grand fleuve? Cachés par la végétation sauvage, de larges pans d’eau, par intermittences, apparaissaient, fidèles lumineux, miroirs intacts du matin du monde, sur lesquels le vol des hérons laissait à peine une trace.

Avec son écoulement, ses reflets et cette humidité diffuse dont il nimbait les éléments, le fleuve empêchait le paysage de demeurer monotone, de se fermer sur lui-même, le tirant plus loin vers l’horizon ou l’unissant au ciel dans un ample geste d’épousailles.« 

François Cheng, Le dit du Tianyi, Albin Michel, 1998

Pour la Rivière de laine

2 commentaires sur “Un partage des eaux … Savonnières entre Cher et Loire

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