
« La Maison était un livre «
Hélène Cixous, Rêvoir, Gallimard, 7 octobre 2021
La B. est la maison d’éditions de la Fabrique Poétique, elle suggère par son initiale le début d’un récit, et porte en soi une infinité de paysages …
"Au matin, très tôt. Le soleil n’était pas encore levé et la baie tout entière était cachée par un brouillard blanc venu de la mer (...) Les moutons s’éparpillèrent sur une prairie marécageuse et jaune, et Wag, le chien, les suivit de son pas élastique et muet, les rassembla, les dirigea vers la gorge rocailleuse, plus abrupte et plus étroite, qui menait de la baie du Croissant, vers la crique du Point du Jour. Bê ...ê... ê ! Bê...ê...ê ! Sur la baie, Katherine Mansfield

B, lettre-paysage et lettre-maison m’attire depuis longtemps. Le son qu’elle fait en sortant de la Bouche évoque d’abord pour moi le Beau trio de noms féminins homophones. B c’est la mer, son échancrure au sein des côtes, c’est le fruit que l’on cueille et que l’on déguste, c’est la large fenêtre, celle dont on précise souvent qu’elle est vitrée, qui coulisse et s’ouvre sur le paysage.
Il y a plus de 3500 ans, au pays du croissant fertile le son b, était représenté par une maison, alors une simple pièce et une porte. Cette lettre phénicienne devint Beth en hébreux – à la fois la lettre B et le mot pour dire maison – puis Bêta en grec pour donner le B latin.
Elle est seconde lettre de l’alphabet, mais c’est la première lettre de la Bible, du récit de la Création. Elle indique le commencement.
Berèshit, Au commencement…
« Première et seconde à la fois, cette lettre maison dit que le vrai commencement est dans la force de recommencer. Nous ne nous répétons pas mais nous recommençons et en recommençant nous naissons (..) Toute maison porte dans son espace la force du recommencement dont nous avons besoin pour vivre. » Marc-Alain Ouaknin, Les Talmudiques, le 3 septembre 2017, Accueillir Rachi
La B. est pour la Fabrique Poétique aussi comme une forme de La Boratoire, un lieu d’essais et d’expériences, une maison d’écritures et d’éditions aux grandes fenêtres ouvertes sur l’exploration des lieux, des jardins, des chemins, des fils et des tissus. Les ouvrages seront tournés vers l’émerveillement, forgés par l’attention à la beauté qui nous entoure et souhaitent porter le désir infini d’ouvrir les livres, toujours d’autres livres explorant d’autres rives et de les déguster comme autant de délicieuses baies.
Cette micro maison d’éditions accompagne la création d’objets et des moments poétiques de La Fabrique Poétique, on y retrouvera les histoires que je souhaite partager de façon nomade au cours de promenades ou autres moments de poésie et de partages, elle s’ouvrira également avec plaisir aux rencontres qui se forment au gré des hasards de mes explorations.
C’est au bord de la rivière – baie d’Etel face à l’une des plus belles maisons que je connaisse, Beth sur la Baie, que j’ai terminé d’imaginer les propositions éditoriales de cette toute petite maison d’éditions-maison.

Les formats seront légers sous forme de carnets, livrets, cordels (sauf pour la collection Grand B destinée à publier des essais) et les tirages toujours limités par série de 15, 25 ou 50 et réimprimés uniquement après épuisement du stock initial. Leur diffusion se fera majoritairement au cours de moments poétiques vivants : lectures, promenades littéraires, Matinées Merveilleuses ou toute invitation que l’on fera à La Fabrique Poétique. Une diffusion par la vente en ligne directement par La Fabrique est également prévue.
La rémunération des droits d’auteurs fera l’objet d’une attention toute particulière.
Voici les premières collections proposées :

Une collection consacrée au fil de L’eau-dyssée des lavoirs, des Matinées Merveilleuses à M sur m au bord de l’eau, et de la Rivière de laine.
Les chants de l’eau-dyssée des lavoirs sont publiés sous forme de cordels, c’est « un mot portugais signifiant ficelle. (On appelle littérature de cordel, au Brésil, la production narrative populaire poétique, imprimée à la main sur papier d’emballage, mise en vente dans des étalages, accrochée à des ficelles.) » (définition du larousse ). Ces ouvrages très simples sont les héritiers de la littérature de colportage développée en France par la Bibliothèque Bleue inventée à Troyes au début du 17ème siècle.

Les carnets de la Rivière de laine prennent naissance / essence au cours du projet Rivière de laine et éditeront un certain nombres de rivières de laines les plus remarquables , à la fois textes, matières de tricot, photographie et cartogra-fil.
Les Matinées Merveilleuses, organisées à M sur m principalement à la belle saison, en face du Moulin du Bacon et proche de la Fontaine des clercs, sont des moments de rencontres, fonctionnant comme une scène ouverte et qui peuvent donner lieu à des publications de textes poétiques divers nés à cette occasion, comme autant d’eaux apportées à la roue du Moulin…..










Carnets de promenades géo-poétiques à une heure à la ronde de Montreuil sur mer prenant ainsi la suite d’une démarche initiée à Roubaix au printemps 2015. Il s’agit d’inviter à la découverte et à la promenade autour d’un point fixe, élément du paysage devenant ainsi comme la pointe d’un compas imaginaire traçant un cercle à une heure à la ronde
Pour mémoire : Roubaix à la ronde : https://roubaixalaronde.wordpress.com/a-propos/



Carnets photo- topographiques
Portraits de chemins avec leurs itinéraires et les rêveries qu’ils suscitent



Une collection qui permettra d’entrouvrir la porte de certains jardins et accompagnera les causeries brouettiques du Poetic Garden Tour

Rosebud, chronique d’un jardin ouvrier

Une série consacrée à la quête d’un jardin disparu, l’un des plus beaux parcs qui ait existé en Europe du Nord Ouest de la fin du XIIIème siècle au début du XVIème siècle : le parc du château de Vieil Hesdin


Livrets thématiques dédiés au tissu en littérature



Une collection ouverte à tous les champs des possibles et consacré aux interprétations aussi sérieuses qu’imaginaires de tableaux et de paysages



Edition d’essais

Les objets poétiques


