Ecrire sur l’eau

« Ici repose quelqu’un dont le nom a été écrit sur l’eau »

Tombe de John Keats – Rome

Willem de Kooning « here lies one whose name written on the water »

» Agir sans laisser de traces, et l’exemple est donné d’écrire sur l’eau

– où tes marques ne resteraient pas »

« Ecrire sur l’eau ce que c’est – c’est savoir le non savoir »

John Cage

Déjà deux mois que l’on tisse et tricote de toutes parts des rivières de laine et de mots dans un élan si beau que je n’en reviens pas. Ces gestes, ces matières, ces histoires, ce temps, une parcelle de vie de chacun vont se rejoindre au creux d’une immense confluence poétique, dans un moment unique : l’installation pour quelques heures d’une rivière de laine le long des chemins afin de relier la ville haute de M sur m à son fleuve s’écoulant en méandres dans la ville basse.

Pour le musicien John Cage l’action artistique c’est comme si on écrivait sur l’eau, c’est un geste qui s’efface derrière nous.

Avec la rivière de laine on le fera de multiples façons : on « écrira sur l’eau » au coeur du paysage par notre geste éphémère le jour de la fête autour du 22 mars ( j’espère il y aura des chants, des lectures, des rires, des verres et repas partagés à la Fontaine au clercs ), mais aussi dans l’histoire en carnets de rivière de laine en laissant d’autres traces..

Sur les bords de la Ria d’Etel, le matin tôt, les bras chargés des ouvrages remis par Marilyse Leroux et Françoise Le Clainche de l’atelier parenthèse, j’ai posé les rivières de laine le temps du lever du soleil comme pour écrire sur l’eau..